Distances est certainement l’album qui annonce avec évidence et sensibilité l’univers original du guitariste.

La production artistique de l’américain, Lee Townsend (Bill Frisell) révèle avec finesse et intelligence l’univers de Quentin Dujardin pour porter plus loin cette vibration musicale intense qu’elle soit classique (Distances), folk (California) ou acoustique comme sur Papa Rosa, titre en hommage au batteur et chanteur, Brian Blade.

Du nylon à l’acier en passant par la slide ou le ukulélé, l’artiste dévoile un véritable univers autour de rencontres quelques fois surprenantes comme dans Ya Bai Miriam avec le groupe a capella palestinien El-Funoun. L’échange envoûtant entre le kanoun du tunisien, Hamza Mraihi et le violon marocain de Jalal El Allouli transcende le titre Condroz dédié à la terre natale du guitariste. Sans doute marqué par les Westerns de son enfance et les musiques d’Ennio Morricone, l’épique Gaston Gendebien balance un coup de gratte et une voix rageuse dans des espaces sans fin sur lesquels Dominic Ntoumos et sa trompette planent avec force.

Ne vous y trompez pas, la guitare de l’artiste n’a pas de limite. La six cordes de Dujardin efface plage après plage les distances avec magie. Alors un dernier pour la route ? Installez-vous confortablement dans votre divan et ouvrez vos oreilles pour découvrir Distances.

Distances par Quentin Dujardin

 » De retour à la maison avec mes guitares, j’ai joué quelques mélodies. J’avais encore dans mon corps Bamako mais sans son sable, sa chaleur et son blues. Des forêts, des rivières, des vallons, le Condroz pour mes yeux et mes oreilles. Surtout une grande envie de composer face à mon poêle à bois.

Deux micros devant mes guitares. L’hiver passe. Brian Blade tourne de temps à autre dans la platine, Bill Frisell et Nigel North me caressent les oreilles. Je repense à mon compagnon, Gaston et sa caravane, à mes amis d’enfance, aux chemins de Saint Fontaine. Mes guitares se superposent quelques fois. L’exploration s’intensifie la nuit, le jour. Mes amis musiciens passent à la maison pour enrichir ce son.

La musique monte, les distances s’effacent et je suis ici chez moi. »